XIIIe Collection : Tapisseries polyphoniques

Sœurs Chevalme
juillet - septembre 2020
13ème arrondissement (Jardin Clara Zetkin, Centre social Toussarégo, Cité de Refuge)

démarches

● démarche artistique

Engagées sur des thèmes de société impliquant les questions identitaires, les recherches post-coloniales, l’immigration et l’Histoire sous l’angle des rapports de domination, les sœurs Chevalme travaillent à figurer une expérience sensible de ces problématiques contemporaines. Le travail de ce duo d’artistes est une réflexion plastique autour de la création d’une identité mouvante et multiple.  

Le projet XIIIe collection : Tapisseries polyphoniques pour le Festival arts en espace public 2020 a eu comme objectif de remettre au cœur du territoire les habitants et de créer une œuvre collective en rupture avec tout esthétisme aseptique et toute architecture impersonnelle qui caractérisent la zone de la Porte d’Ivry. Le point de départ du projet été la rencontre avec les habitants, l’écoute de leurs voix, le partage de récits et l’échange. Il s’est agissant d’un projet multigénérationnel, permettant à chaque histoire personnelle de s’interconnecter, de se croiser. 

Les histoires de chaque habitant rencontré ont permis de créer des scènes de vie qui ont été dessinées par les sœurs Chevalme et transformées ensuite en motifs d’une collection de « tapisseries polyphoniques », s’inspirant de la toile de Jouy. Cette étoffe de coton, typiquement française, apparaît au XVIIIe siècle et met en scène la noblesse et l’aristocratie dans des scènes champêtres et quotidiennes. Le projet artistique vise à s’en emparer, et détourner la toile pour mieux intégrer les habitants à ce symbole français ; geste hautement emblématique, au sein d’un arrondissement qui s’est construit avec l’immigration, notamment dans les années 80 et avec l’arrivée de populations d’Asie du Sud-Est. 

● démarche territoriale

Le projet participatif des sœurs Chevalme s’est déroulé dans le 13ème arrondissement à Paris, plus particulièrement auprès de la Cité de Refuge, Centre Espoir classifié Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) qui accueille des personnes en grandes difficultés. Le 13ème arrondissement est un territoire situé en périphérie, caractérisé par une population issue de l’immigration, et en perpétuel métamorphose. L’objectif de ce projet est de remettre au cœur du territoire les habitants et de créer une œuvre collective en rupture avec tout esthétisme aseptique et toute architecture impersonnelle qui caractérisent la zone de la Porte d’Ivry. 

● démarche pédagogique ou médiation

Le projet des sœurs Chevalme XIIIe collection : Tapisseries polyphoniques a consisté à recueillir les récits de vie d’habitants du 13ème arrondissement de Paris, à travers des ateliers de pratiques artistiques. Le matériel artistique et les échanges humains recueillies durant ces ateliers ont été ensuite retranscrit par les deux artistes sous forme de scènes. Ces dernières ont été ensuite imprimées sur du papier que les sœurs Chevalme ont posé sur un des murs de la Cité de Refuge. Ce motif a été présenté également dans l’exposition sous la forme d’une installation où la tapisserie a pris place sur les murs de l’espace et sur une série de petits objets mobiliers. 

Pour faire cela, plusieurs ateliers ont été mis en place. Un atelier de détournement d’images au cours duquel les participants ont été invités à détourner, en collant et coupant des éléments de reproductions de photographies et de peintures anciennes, pour donner naissance à une scène nouvelle, inspirée de leur quotidien. Un atelier de broderie pendant lequel les participants étaient menés à transformer un morceau de toile de Jouy en brodant des éléments qui s’inspiraient de leur vie quotidienne. Les artistes ont ensuite proposé un atelier d’histoire des pochoirs au cours duquel les participants été guidés pour composer des scènes sur tissu avec des formes prédécoupées ou qu’ils découpaient dans des magazines. En dernier, elles ont proposé un atelier d’art engagée, durant lequel les participants étaient poussés à réfléchir autour d’une cause d’actualité, en créant leur propre affiche pour dénoncer, de manière artistique, une injustice qui leur tenaient à cœur.  

restitution

Pendant le festival Arts en Espace Public, le papier peint a été déployé sur l’un des murs de la Cité de Refuge (en intérieur) et sur un mur panoramique du jardin Clara Zetkin (en extérieur) ; les histoires dessinées résonnant ainsi avec les passants.

A l’occasion de l’exposition Habiter maintenant, issue de l’édition 2020 du festival, ce motif est présenté dans l’exposition sous la forme d’une installation, où la tapisserie prend place sur les murs de l’espace et sur une série de petits objets mobiliers.

Les visiteurs sont invités à s’immerger dans ce salon recréé où se croisent les histoires de cinq résidents de la Cité de Refuge et d’habitants de l’arrondissement.

La toile de Jouy est liée à l’espace de l’intime. En empruntant cette dimension dans un projet qui prend place, en partie, dans l’espace urbain, les soeurs Chevalme inscrivent ces scènes particulières dans un récit collectif.

publics touchés

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interventions
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participant.e.s
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participant.e.s moins de 11 ans
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partenaires

● partenaires financiers

Mairie de Paris, Mairie du 18ème, CGET, Agence du Service Civique, CAF, DRAC – Direction Régionale des Affaires Culturelles

● partenaires du projet

L’EDL du 13ème Sud Est, Collectif Bédier en Fête, Centre Social CAF Toussarégo, Théâtre Dunois, Cité de Refuge, Armée du Salut