Bâtir du transitoire

Anaïs Lelièvre
juillet - septembre 2020
18ème arrondissement (Allée Valentin Abeille)

démarches

● démarche artistique

Anaïs Lelièvre, artiste plasticienne, interroge par le dessin et les techniques numériques, la façon dont l’humain s’ancre dans l’espace pour mieux l’habiter. En effet, par sa démarche artistique, elle questionne le bâti et la notion d’habiter à travers une expérience collective. La pratique du dessin est devenue pour l’artiste un langage qu’elle traduit par transformation numérique. Elle métamorphose l’espace plan de la feuille en une installation révélant un territoire stratifié en pleine mutation. Sa création d’Anaïs Lelièvre se nourrit du rapport au contexte avec lequel elle est confrontée et le dessin-source est ainsi réactivé de multiples fois, donnant lieu à une suite d’installations qui se stratifient dans la durée.  

Le projet artistique Bâtir du transitoire, conçu pour le festival Arts en Espace Public 2020, elle a utilisé des cartographies du 18ème et du 13ème arrondissement de Paris pour aborder les ancrages historiques et les mutations en cours et à venir dans ces quartiers. Le but de ce projet a été ensuite de les mettre en mutation pour traduire des flux, des dynamiques, des évolutions, importantes comme infimes, qui peuvent traverser une vie de quartier, tant sur le plan urbanistique qu’au niveau des relations sociales et humaines qu’activent les habitants. 

● démarche territoriale

Lors du festival Arts en Espace Public 2020 le projet d’Anaïs Lelièvre prend la forme d’ateliers artistiques au sein du jardin de la résidence Valentin Abeille située à Porte de la Chapelle. Il s’agit d’un lieu géographiquement coincé entre deux branches du périphérique, à la frontière avec la Seine Saint Denis. Ces bâtiments qui ont vocation à être détruit dans les prochaines années sont le lieu de tension diverses et multiples dû à cette situation géographique et au futur incertain de ses habitants.

L’artiste s’est inspirée des formes découpées de la résidence pour réaliser son œuvre Stratum 6, exposée dans le cadre de l’exposition Habiter maintenant, aboutissement du festival.  

● démarche pédagogique ou médiation

Avec son projet Bâtir du transitoire l’artiste invite les habitants de la résidence Valentin Abeille à s’emparer de la cartographie du 18ème arrondissement et à en faire des installations éphémères communes en forme de « micro quartiers » à l’aide de volumes déjà formés comme des boîtes en carton. Le projet s’articule ainsi sous l’égide du rassemblement. 

Pour faire cela, plusieurs ateliers ont été réalisés afin de mener une étude et une analyse de l’urbanistique du lieu d’interventions. Un atelier de transformation de la carte, durant lequel l’artiste demandait aux participants de reconstituer des nouvelles cartographies du quartier à leur guise, à travers le découpage et l’assemblage de carte. Un atelier de dessin d’habitation qui consistait à imaginer, penser et ensuite dessiner des nouvelles formes de maisons. Ces recherches de formes ont orienté ensuite les constructions en volume, tel un travail de dessin d’architecte avant la construction concrète. En dernier, un atelier de construction : tous les éléments réalisés en amont durant les autres interventions ont été agencées, sous la forme de structures en carton reproduisant des habitations et donc des quartiers réinventés. L’objectif de cet atelier était de mettre en mouvement et faire interagir chaque volume-habitat tel un module peut être redéplacé ailleurs et ouvrir ainsi l’espace, comme un grand terrain de jeu « de construction », de réaménagement, d’expression, d’invention.

Ainsi, ce petit quartier bâti à partir de cartographies du quartier existant sont vénus ainsi exprimer des relations dynamiques, interrelationnelles et imaginatives à cet environnement éprouvé, habité. 

restitution

L’exposition Habiter maintenant, issue de l’édition 2020 du festival, a questionné les notions d’habitat et de temporalité : comment habite-t-on l’espace ? Mais surtout, comment l’habite-t-on maintenant ?

Dans le cadre de cette exposition, Anaïs Lelièvre a exposé l’œuvre Stratum 6, une installation en carton, qui schématisent les façades de la barre en L du bâtiment Valentin Abeille et celles des ensembles de buildings sur lesquels sa hauteur donne vue. Entre muralité et passage, échelle petite et grande, spatiale et sociale, ces éléments contrastants assemblés faisaient apparaître un espace de jeu, en réponse à celui que réclament les enfants rencontrés dans cet immeuble. 

publics touchés

0
interventions
0
participant.e.s
0
participant.e.s moins de 11 ans
0
filles
0
garçons

partenaires

● partenaires financiers

Mairie de Paris, Mairie du 18ème, CGET, Agence du Service Civique, CAF, DRAC – Direction Régionale des Affaires Culturelles

● partenaires du projet

Petits Débrouillards, Curry Vavart, 1001 images, Radio RapTz, Les LAACS